accept

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Langue: fr

Version: 18 juillet 2003 (openSuse - 09/10/07)

Autres sections - même nom

Section: 2 (Appels système)

NOM

accept - Accepter une connexion sur une socket.

SYNOPSIS

#include <sys/types.h>
#include <sys/socket.h>

int accept(int sock, struct sockaddr *adresse, socklen_t *longueur);

DESCRIPTION

accept est utilisé généralement avec des processus serveurs orientés-connexion. Cet appel système est employé avec les sockets utilisant un protocole en mode connecté (SOCK_STREAM, SOCK_SEQPACKET et SOCK_RDM) Il extrait la première connexion de la file des connexions en attente, crée une nouvelle socket avec essentiellement les mêmes propriétés que sock et alloue pour cette socket un nouveau descripteur de fichier qu'il renvoie. La nouvelle socket n'est plus en état d'écoute. La socket originale sock n'est pas modifiée par l'appel-système. Remarquez que les attributs du descripteur de fichier (tout ce qu'on peut configurer avec l'option F_SETFL de fcntl() comme l'état non-bloquant ou asynchrone), ne sont pas hérités durant un accept.

L'argument sock est une socket qui a été créée avec la fonction socket(2). attachée à une adresse avec bind(2). et attend des connextions après un appel listen(2).

L'argument adresse est un pointeur sur une structure sockaddr. La structure sera remplie avec l'adresse du correspondant se connectant, telle qu'elle est connue par la couche de communication. Le format exact du paramètre adresse dépend du domaine dans lequel la communication s'établit. (Voir socket(2) et la page de manuel correspondant au protocole). L'argument longueur est un paramètre-résultat : il doit contenir initialement la taille de la structure pointée par adresse, et est renseigné au retour par la longueur réelle (en octet) de l'adresse remplie. Quand adresse vaut NULL, rien n'est rempli.

S'il n'y a pas de connexion en attente dans la file, et si la socket n'est pas marquée comme non-bloquante, accept se met en attente d'une connexion. Si la socket est non-bloquante, et qu'aucune connexion n'est présente dans la file, accept retourne une erreur EAGAIN.

Pour être prévenu de l'arrivée d'une connexion sur une socket on peut utiliser select(2) ou poll(2). Un évènement "lecture" sera délivré lorsqu'une tentative de connexion aura lieu, et on pourra alors appeler accept pour la valider. Autrement, on peut configurer la socket pour qu'elle envoie un signal SIGIO lorsqu'une activité la concernant se produit, voir socket(7) pour plus de détails.

Pour certains protocoles nécessitant une confirmation explicite, comme DECNet, accept peut être considéré comme extrayant simplement la connexion suivante de la file, sans demander de confirmation. On peut effectuer la confirmation par une simple lecture ou écriture sur le nouveau descripteur, et le rejet en fermant la nouvelle socket. Pour le moment, seul DECNet se comporte ainsi sous Linux.

NOTES

Il n'y a pas nécessairement de connexion en attente après la réception de SIGIO ou après que select(2) ou poll(2) indiquent quelque chose à lire. En effet la connexion peut avoir été annulée à cause d'une erreur réseau asynchrone ou par un autre thread avant que accept ne se termine. Si cela se produit, l'appel bloquera en attendant une autre connexion. Pour s'assurer que accept ne bloquera jamais, la socket sock transmise doit avoir l'attribut O_NONBLOCK (voir socket(7)).

VALEUR RENVOYÉE

L'appel renvoie -1 en cas d'erreur. S'il réussit il renvoie un entier non-négatif, constituant un descripteur pour la nouvelle socket.

GESTION DES ERREURS

Sous Linux, accept renvoie les erreurs réseau déjà en attente sur la socket comme une erreur de l'appel-système. Ce comportement diffère d'autres implémentations des sockets BSD. Pour un comportement fiable, une application doit détecter les erreurs réseau définies par le protocole après le accept et les traiter comme des erreurs EAGAIN, en réitérant le mécanisme. Dans le cas de TCP/IP, ces erreurs sont ENETDOWN, EPROTO, ENOPROTOOPT, EHOSTDOWN, ENONET, EHOSTUNREACH, EOPNOTSUPP, et ENETUNREACH.

ERREURS

accept doit échouer si :
EAGAIN ou EWOULDBLOCK
La socket est non-bloquante et aucune connexion n'est présente dans la file.
EBADF
Le descripteur est invalide.
ENOTSOCK
Le descripteur n'est pas celui d'une socket.
EOPNOTSUPP
La socket de référence n'est pas de type SOCK_STREAM.
EINTR
L'appel-système a été interrompu par l'arrivée d'un signal avant qu'une connexion valide ne survienne.
ECONNABORTED
Une connexion a été abandonnée.
EINVAL
La socket n'est pas en attente de connexions.
EMFILE
La limite des descripteurs ouverts pour le processus a été atteinte.
ENFILE
Le nombre maximal de descripteurs sur le système a été atteint.

accept peut échouer si :

EFAULT
adresse n'est pas dans l'espace d'adressage accessible en écriture.
ENOBUFS, ENOMEM
Par assez de mémoire disponible. En général, cette erreur due à la taille limitée du buffer des sockets, et pas à la mémoire système proprement dite.
EPROTO
Erreur de protocole.

La version Linux de accept peut échouer si :

EPERM
Les règles du firewall interdisent la connexion.

De plus il peut se produire des erreurs réseau dépendant du protocole de la socket. Certains noyaux Linux peuvent renvoyer d'autres erreurs comme ENOSR, ESOCKTNOSUPPORT, EPROTONOSUPPORT, ETIMEDOUT. L'erreur ERESTARTSYS peut être rencontrée durant un suivi dans un débogueur.

CONFORMITÉ

SVr4, BSD 4.4 (La fonction accept est apparue dans BSD 4.2). La page de manuel BSD documente cinq erreurs possibles (EBADF, ENOTSOCK, EOPNOTSUPP, EWOULDBLOCK, EFAULT). SUSv3 documente les erreurs EAGAIN, EBADF, ECONNABORTED, EINTR, EINVAL, EMFILE, ENFILE, ENOBUFS, ENOMEM, ENOTSOCK, EOPNOTSUPP, EPROTO, EWOULDBLOCK, De Plus, SUSv2 documentait EFAULT et ENOSR.

La version Linux de accept ne fait pas hériter les attributs comme O_NONBLOCK. Ce comportement est différent d'autres implémentations BSD. Les programmes portables ne doivent pas s'appuyer sur cette particularité, et doivent reconfigurer les attributs sur la socket renvoyée par accept.

NOTE

Le troisième argument de accept était, à l'origine, déclaré comme un `int *' (ceci dans libc4 et libc5 ainsi que pour beaucoup d'autres systèmes comme BSD 4.*, SunOS 4, SGI). Une proposition de standard POSIX 1003.1g l'a modifié en `size_t *' et c'est ce qu'utilise SunOS. Les dernières propositions POSIX en ont fait un `socklen_t *', ce que suivent les spécifications Single Unix, et la glibc2. Pour citer Linus Torvalds:

_Toute_ bibliothèque sensée _doit_ garder "socklen_t" équivalent à un int. Toute autre chose invaliderait tout le niveau des sockets BSD. POSIX l'avait d'abord remplacé par un size_t, et je m'en suis plaint violemment (ainsi que d'autres heureusement, mais bien entendu pas tant que ça). Le remplacement par un size_t est complètement inutile car size_t à exactement la même taille qu'un int sur les architectures 64 bits par exemple. Et il _a_ la même taille qu'un "int" parce que c'était l'interface des sockets BSD. Quoiqu'il en soit, les gens de POSIX ont compris et ont créé un "socklen_t". Ils n'auraient jamais dû y toucher, mais une fois commencé, ils ont décidé de créer un type spécifique, pour des raisons inavouées (probablement quelqu'un qui ne veut pas perdre la face en expliquant que le premier travail était stupide et ils ont simplement renommé leur bricolage).

VOIR AUSSI

bind(2), connect(2), listen(2), select(2), socket(2)

TRADUCTION

Christophe Blaess, 1996-2003.